Résidence militaire aux abords de la ville

Je me réveille en sursaut. Mon mini-réveil chante à tue-tête une musique populaire, en voletant un peu partout dans la chambre dans un boucan d'enfer. Comme tous les matins, je me demande pourquoi j'avais acheté cette m... Je me propulse hors du lit, rate ma réception et m'étale au sol, le nez dans mes fringues de la veille. Je me relève, et pars à la chasse de mon réveil. Très efficace, au moins, on n'a absolument aucune chance de rester endormi.
Finalement, j'attrappe le petit robot et l'éteinds. D'un mouvement habile du pied, je chope le tas de vêtements au sol pour le mettre en boule et l'envoyer valdinguer dans la nettoyeuse. Pendant que tout ça se lave, je me fais un café et allume mon portable. 6 messages non lus. Super...

D'abord, 4 messages de Nylo, un pote complètement shooté la veille. Effacer, effacer, effacer, effacer. Pas besoin de lire les bêtises d'un toxico en mal d'amour... Un message de Melis, qui demandait si on se voyait se soir. Mais je suis de garde, poupée. Effacer. Et un message de...

Je m'étouffe avec mon café, essaie de tousser et de respirer en même temps, m'étouffe encore plus, me précipite vers l'éviter et recrache tout. Je reviens vers mon portable, et lis le message du Colonel Hughes.

Le COLONEL m'envoie un message. Convocation urgente, blablabla. Le COLONEL quoi ! Je relis le texte, et vois l'heure de la convocation. 11h30. Mon réveil indique 11h12...

J'avale la fin de mon café, ouvre la laveuse, enlève mon uniforme propre, y fourre les fringues sales que j'ai sur moi, me débarbouille en quatrième vitesse, renonce à chercher mon rasoir, enfile mon uniforme, mâchonne une pilule-dentifrice, chope mon manteau et claque la porte.
Je la rouvre, prends mes clés de moto et mon portable et la re-claque.

11h24. Timing parfait. Je saute par l'ouverture dans le sol. Dix étages plus bas, le coussin d'air me rattrappe deux secondes après. Je fonce jusqu'à ma moto, je mets les gaz, et on est partis.

Je me glisse entre les bagnoles comme une fleur, me prenant des coups de klaxon énervés lorsque je les frôle d'un peu trop près... Désolé les gars, j'ai pas assez de thune pour investir dans une volante. Dans les airs, le trafic est moins dense : les voitures et motos à aéropropulseur sont en plein essor, mais leur prix reste exorbitant... Bref.

J'évite de peu un soixante-douze tonnes dont la cargaison lévite entourée d'un champ de force, et je fonce à toute berzingue sur l'autoroute. Je chope la deuxième sortie, vers le Quartier Général. 11h28. J'suis dans les temps.

:arrow: Quartier général du Gouvernement :arrow:

Maison d'Ishtar

Une demi-douzaine d'heures plus tard, nous étions à Mu, toujours escortés. Les soldats ne nous lâchèrent que lorsque Felian insista pour venir visiter mon appartement. Sûrement l'un des seuls endroits non surveillés du coin, vu que j'avais faussé les caméras de surveillance et brouillé les micros.

Les soldats nous déposèrent devant la résidence-dortoir militaire, et nous regardèrent emprunter l'ascenseur.

Je poussai la porte de chez moi, tout en pariant qu'ils étaient toujours à l'entrée à guetter nos moindres gestes. Je fermai les volets, et m'affalai sur le lit.

Buckie et Felian posèrent leurs valises par terre, en examinant discrètement l'endroit. Une chance, j'avais à peu près rangé l'appart' la dernière fois que j'étais venu. Et pour vous dire, je savais même plus c'était quand. J'avais l'impression que ça faisait des années que j'étais pas revenu là. Tout se bousculait dans mon crâne, et je commençais à avoir mal à la tête.

Je filai prendre un cachet d'aspirine, et lorsque je revins, je trouvai les deux filles devant mes photos. C'est vrai que les filles ça aime les photos, et surtout les photos de gamins...

Avec un sourire, Buckie me demanda :

"C'est toi le blondinet, là ?"
"Non, c'est mon frère. Moi je suis là..."

Je désignai la petite tête qui dépassait d'une énorme couverture, dans mes bras d'un grand balèze blond. Mon père. C'était la seule photo que j'avais d'eux, et le seul souvenir de mon frère.

"Je savais pas que t'avais un frère."
"Il... s'est barré, quand j'étais gosse. Je devais avoir six ou sept ans, et lui était beaucoup plus vieux... Il s'est engueulé avec les parents, et on l'a plus jamais revu."
"T'as jamais essayé de le revoir ?"
"Nan, j'ai pas envie de savoir ce qu'il est devenu. J'ai un bon souvenir de lui, ça me ferait ch... d'être déçu..."

Buckie hocha la tête, et reposa la photo.

"Enfin bref... Je crois qu'on n'est pas là pour parler de ça. Je sais pas pour vous, mais..."
"On s'est fait avoir comme des bleus, sur ce coup-là."

Je souris à Felian, sans trop de coeur pourtant. Elle avait exactement deviné ce que j'allais dire. Je regardai les deux filles à tour de rôle, et soupirai. Qu'est-ce qu'on allait bien pouvoir faire maintenant?

[le post qui sert à rien mais qui me passe le temps ^^]

Ils s’étaient faire avoir encore un fois c’était évident, et ça commençait à devenir une habitude plus que déplaisante ! N’ayant pas vraiment envie de se prendre la tête avec cette histoire Buckie proposa de préparer le repas. Elle se dirigeait vers le mini frigo posé sans un coin de la pièce quand Osmo se jeta devant elle les bras écartés pour empêcher l’accès à la boîte à nourriture.

-Non ! ça fait longtemps que je ne suis pas venu ici et … hum… je suis parti de façon précipitée…

Ce qui voulait dire « j’ai peur que tu te fasses attaquer par le plat de lasagnes que j’ai cuisiné avant de partir et qui doit aujourd’hui avoir des pattes et des crocs ». N’ayant pas spécialement envie de quitter l’appartement ni de manger des haricots verts en conserve et des rations de survies (seuls aliments présents dans les placards), il fut décidé d’un commun accord de commander à manger. La commande était basique : PIZZAS ! en à peine 20 minutes le livreur sonnait à la porte. Lorsqu’elle alla ouvrir Buckie eut un mouvement de recule face au visage lugubre du type, on aurait dit qu’il venait de subir un touché rectal. L’elfe rit intérieurement à sa pensée ô combien distinguée une fraction de seconde avant de se dire que c’était peut être vrai ! [0_0] Après tout on n’entre pas si facilement dans cette résidence, Felian et elle avait dû jouer du gallon pour passer sans se faire fouiller. Buckie paya le livreur en lui donnait un bon pourboire (histoire de lui faire oublier quelques secondes son éventuel traumatisme).

Pendant le repas la conversation avait été plutôt légère, les compagnons burent quelques verres (de champomy bien sûr °^.^°) en fin de soirée puis viens le moment du dodo. La chambre d’Osmo ne disposait que d’un lit une place simple (grand luxe !), en gentleman ce dernier céda sa place et abandonna les filles pour aller chercher un sac de couchage « qui est rangé… quelque part dans … euhhhh… ». Pas de capitaine qui tienne lorsqu’il s’agit de dormir sur un lit en permission ! La bataille allait être rude ! Il n’y avait qu’un moyen de régler ça de façon rationnelle : bataille de pouces ! en 3 manches ! Buckie remporta la première mais se fit battre pour les deux autres: elle aurait juré que le pouce de Felian avait diminué de volume une fraction de seconde pour se libérer de justesse avant de bloquer celui de l’elfe ! Tricheuse !

Quand Osmo mis enfin la main sur son sac de couchage le capitaine avait déjà pris possession du lit et Buckie avait échoué sur le canapé. Dernière option pour le lycan : sac de couche + tapis = bonne nuit !

Extinction des feux !

Felian était toute fière d’avoir pu récupérer le lit bien qu’elle ait un tout petit peu triché. Lorsque l’on a des dons, c’est intéressant de pouvoir les utiliser. Elle s’allongea sur le lit d’Osmo. Le lycan éteignit les lumières et souhaita une bonne nuit à ses amies.

*Amis… Après tout ce qu’on a partagé… *

Elle se retourna et se mit à regarder les personnes avec qui elle partageait toutes ces aventures. Elle ne pu s'empêcher de sourire tristement. Tout avait commencé par un simple ordre de mission pour aller chercher la crème de la crème des mafieux à Citadinel… Elle ne put s’empêcher de soupirer. Les deux autres s’étaient à vu d’œil rapidement endormi. Avec le décalage horaire il était normal d’être épuisé, mais elle ne pouvait fermer l’œil. Elle se rappela du regard désarmé et impuissant de la fée. L’enfant et sa mère allait être séparés… pour combien de temps ? Un enfant… même ce pauvre bébé…
Felian se sentait nauséeuse. Le gouvernement se devait de protéger les habitants d’Alythra… Si sa mère était fautive et ce jeune elfe… Le gamin lui… n’avait rien fait…

*Ces histoires de camps, que des principes malsains…*

Et dire que cet enfant allait être fiché à vie pour rien, juste peut être pour sa naissance parce que sa mère appartenait à une organisation mafieuse. Dans un souffle elle murmura le mot orphelinat. Luenya n’était pas une place pour les enfants… et en plus à cet âge là, il serait facile de le laisser mourir loin de sa mère. Des larmes lui montait aux yeux.

*Pourquoi… ? Pourquoi ? Ce gamin… c’est tellement injuste…*

Elle avait l’impression d’être frigorifiée, les larmes coulaient sans bruits de ses yeux, flots continus de tristesse et de peine. La guerre, des innocents capturés… c’était ça l’idéal du Gouvernement ?

*Est-ce vraiment la seule solution ?*

Elle repensa à la réponse que lui avait faite Knightmare. Elle repensa à son expression à ce moment là. Il était loin d’être convaincu et très sceptique. Avec ce qui s’était passé, sa réaction pouvait être justifiée. Personne ne voudrait appartenir à une organisation qui emprisonnait les enfants pour leur naissance.
La fatigue la gagna. Elle se sentit s’endormir petit à petit, il était près de 3h du matin. Elle entendit vaguement dans le lointain Osmo qui grognait en dormant et Buckie qui marmonnait, puis plus rien… si ce n'était qu'elle voyait le visage de Knut dans ses rêves, d'autres visages qu'elle avait déjà vu mais où, Un lieu qui ressemblait à une caverne. L'image de la fée et de son fils vinrent la hanter. Elle vit Ishtar la traiter de traître à sa race.
Tout à coup une sonnerie retentit. C’était le réveil matin d’Osmo qui sonnait 7h00… Felian émergea de son sommeil. Elle s’assit encore à moitié endormie sur le lit. Elle avait les yeux cernée, bouffis et les cheveux en bataille. Osmo et Buckie avaient largement meilleure mine.

« Ca va Felian ?! »

Buckie s’était approchée en forme et matinale, intriguée par la tête affreuse que tirait la fée. Felian n’avait qu’une envie, se recoucher… Elle attrapa l’oreiller d’Osmo et se fourra la tête dedans. Osmo disposait sur la table le petit déjeuner qu’il était partit chercher au café le plus proche. Elle soupira et laissa dépasser son regard du coussin. Elle hocha la tête pour Buckie. Elle prit une grande bouffée d’air et se leva tout à fait réveillée.

« J’ai trop de conscience je crois Buckie… je ne mérite pas mon grade de Capitaine… »

« Pourquoi ça ? »

« Tu te rends compte ce dont on a été témoins à Stoona ?! On a les a laissé embarqué un bébé qui n’a jamais rien fait de sa vie que d’avoir une mafieuse pour mère. »

L’image de la boîte pour le petit lui revint en tête et elle frissonna. En entendant ces mots Osmo leva les yeux vers les jeunes femmes qui venaient s’installer avec lui à table.

« Je te comprends. »

« Si j’écoutais mes instincts je réunirai mes économies je sauterai dans le premier avion pour essayer de l’arracher de Luenya. C’est impensable. Tout devient contradictoire. C’est pas un endroit pour un gamin ?!! »

Buckie posa une main amicale et pleine de compassion sur l’épaule de la jeune fée. Elle aussi arborait un regard sombre.

« Sa mère peut avoir fauté, mais lui, il n’a rien fait… »

Felian avait dit cette phrase dans un murmure…

» La Ville Basse
» Piste d'hélico à la bordure de la ville.