Piste d'atterrissage

Une fois installé, tout le poids de la fatigue accumulée pendant les deux jours qui ont précédés se manifesta dans un long soupir. Mes paupières commencèrent à peser lourd.
En face de moi, Laythila semblait être à la fois énervée et inquiète. Sûrement envers et pour sa sœur.
Je n'en pouvais plus. Je m'écroulais sur le champ.

"... droïdes... ... omiel... ... vernement..."

Je me levais difficilement. Il semblerait que quelqu'un m'avait couché et couvert d'un tissu doux et réchauffant.

"Comment çà!? Pas encore prêts? Je vous préviens, si dans une heure, tout n'est pas encore bouclé, je ne donnerai pas cher de votre peau."

Oula, je n'aimerais pas être à la place de son interlocuteur. Il s'en prenait plein la tronche.

Nous atterrissons dans dix minutes. Veuillez attacher votre ceinture. La température est estivale, et le beau temps est au rendez-vous.

Tous attachèrent leur ceinture. Entre temps, la Chef avait raccroché son téléphone. Des signes d'impatiences, ou de stress, la trahirent. Sa jambe tremblait frénétiquement et ses doigts tapotèrent l'accoudoir. Cela devait être horrible de savoir sa sœur aux mains du gouvernement, prête à être torturée et mutilée.
C'est là que je me rendis compte que je ne connaissais pas son histoire, sa vie. Ni même celle des autres chefs. Mais le temps n'était plus à la parlotte. Non. Le temps était à la guerre. Que peut-être, demain, des dizaines voire des centaines de milliers de vies seront éteintes. Que peut-être, la moitié du monde sera ravagée par les flammes, rythmé par le son des balles qui fusilleront le ciel rougi par le sang versé.

Le jet atterrit. Un comité d'accueil s'était amassé pour prendre Lay d'assaut. Je pus reconnaitre certains conseillers stratégique très renommés dans le monde la mafia, ainsi que des ingénieurs, reconnaissable par leurs lunettes de protections et leur blouse bleu, et des banquiers, qui, eux, étaient habillés de leur costume fringant.
Sans rien comprendre, elle disparut au dans la foule.

Un soldat vint face à moi et me salua.

"Bonjour, Monsieur. J'ai été dépêché par Mme Kimura pour vous escorter à vos appartement. Je me présente, je m'appelle Azria."

Je ne fis pas trop attention à ses dires, j'étais beaucoup trop occupé à cherché Lay du regard.

"Si vous voulez bien me suivre."

Il me prit par le bras et m'entraina vers un bâtiment. Une grande pièce tout-confort se déroba derrière une porte. Azria me prévins que quelqu'un viendrait me chercher quand mes services seront demandés et qu'entre temps, j'avais quartier libre dans cette suite, et seulement dans la suite.

Pris à nouveau d'une fatigue irrésistible, je me dirigeai vers le lit. Un grand lit king-size m'attendait. Je m'écroulais aussitôt.

........................

Quelque chose ou quelqu'un perturba mon sommeil. On me secoua, ce qui me réveilla.

Lay' était assise aux bords de mon lit.

"Les préparatifs sont terminés. On part pour Mu."

Le soir était arrivé. Ils ne s'étaient que peu reposés depuis le début, incapable de réfléchir à autre chose. Sauf pour Aranwë, avec son fils.

Lui et Lay s'étaient retrouvés plus tard dans le salon privé pour discuter des derniers préparatifs. Etant incapable de s'asseoir calmement deux minutes, elle faisait les cent pas entre un mur et l'autre. Les mains croisées derrière le dos, le front plissé, elle savait d'avance qu'une nuit blanche et longue l'attendait.

"-Les dômes sont installés. J'ai dépêché une dizaine d'hommes pour surveiller les endroits à risque, juste au cas où. J'ai demandé à quelques amis de confiance de venir ici pour peaufiner nos armes, histoire qu'elles soient beaucoup plus efficace pour l'attaque."

"-Mh, d'accord, d'accord... Et les droïdes ?"

"-Explo m'a dit que tout était OK."

"-Très bien. Tu devrais aller te reposer, si tout est en place. Nous partirons demain à l'aube."

Il lui adressa un signe de tête qu'elle ne vit pas, et ajouta avant de franchir la porte :

"-Ishtar et Khan ne viendront pas. J'espère que tu as bien réfléchi à tout ca, et que je ne les laisse pas une dernière fois."

Puis ferma la porte.

Finalement, presque personne n'arriva à dormir cette nuit là. Aranwë eu une pensée pour Khaïl, qui était maintenant loin de tout ça. Puis pour sa famille, qu'il était empressé de retrouver, alors qu'il ne l'avait pas encore quitté. Lay, quant à elle, garda sa tristesse pour la transformer en rage, rage qui ne fit qu'emplir toute la nuit, dans ce salon.

A l'aube, Lay, Knut, Explo, Aranwë embarquèrent dans le jet. L'heure était venue.

Mû, base secrète