Alythra
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Alythra, monde aux Cinq Îles, est sous la menace de plus en plus forte d'une guerre entre le Gouvernement et les Mafias qui s'imposent en maître... Aux côtés de quel camp combattrez-vous ?
 
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 Chambre 3N du Dortoir des Hommes (Garde de Nuit)

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Al

Al


Messages : 40
Date d'inscription : 27/02/2010
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Pays d'origine: Holoska
Race: Lycanthrope

Chambre 3N du Dortoir des Hommes (Garde de Nuit) Empty
MessageSujet: Chambre 3N du Dortoir des Hommes (Garde de Nuit)   Chambre 3N du Dortoir des Hommes (Garde de Nuit) Icon_minitimeVen 20 Avr - 1:09

Le vent hurlait, soufflant dans son plumage à le lui arracher. Loin, très loin, à des kilomètres en dessous de lui, les vagues déchainées s’écrasaient furieusement sur les flancs de l’île, la pierre grise déchirée ruisselant d’écume tel un chient enragé. La Terre elle-même paraissait se soulever, et les quelques plantes qui s’étaient risquées à pousser là tourbillonnaient dans le ciel, arrachées par les rafales, tâches verdâtres ressortant d’autant plus dans l’ombre de la nuit naissante. Le soleil était couché depuis une heure ; pourtant, pas une étoile ne scintillait dans le ciel orageux.

Une bourrasque ascendante le surprit, et il fut propulsé, dépassant un gros nuage noir, à une dizaine de mètres plus haut. De justesse : déjà la foudre s’abattait à l’endroit même où il se tenait encore quelques secondes auparavant. Il frissonna, et décida qu’il était peut-être temps pour lui de rentrer... D’un battement d’aile, luttant contre la tempête, il se retourna. Et Luenya se tint devant lui, droite et dénudée, d’une majesté glaciale, pas le moins du monde sensible aux assauts du vent. Autour d’elle, des hommes s’agitaient, semblables à des insectes, se débattant sous les trombes d’eau, aveugles, à la recherche d’un endroit où s’abriter. Piquant, il dépassa les deux tours austères qui veillaient à son pied, puis vira de manière à être face à la Porte... Laquelle se fermait peu à peu. Vision qui le glaça : une fois close, il resterait coincé à l’extérieur, et l’idée d’une nuit dans ce déluge ne l’enchantait guère... Il s’éleva un peu, prenant de la hauteur, puis, avec un grand battement d’aile et dans un croassement furieux, plongea.


« Al. »

Il s’arrêta brusquement, manquant de heurter la Porte, et regarda d’un air affolé autour de lui, tandis qu’elle se refermait complètement dans un grondement sourd. Coincé !

« Al ? »

La maudite voix se fit entendre à nouveau, mais de son émetteur, nulle trace. Il secoua ses plumes détrempées, irrité. Derrière lui, les derniers Gardes rentraient se réfugier dans leur tour. Sautillant, il croassa avec espoir, mais ne reçut qu’un coup de pied et un « Sale bête ! ». Et cette Porte aussi lui fut fermée.


« Al ! »

Al ouvrit les yeux... et tomba nez à nez avec un rouquin aux yeux bouffis de sommeil et à l’haleine fétide si caractéristique du réveil, qui le secouait énergiquement.

Bif.

« Bordel, tu émerges enfin ! Une heure qu’il fait nuit, et une heure qu’on devrait être en service !

- Hagen.

- Quoi ? Hé, je te dis qu’on va se faire tuer, et tu me parles de ton piaf ?

- Hagen ! »

Il bondit de sa couchette, manqua de se prendre les pieds dans l’uniforme noir roulé en boule qui trainait sur le sol, se rua vers la porte, et déboula à toute vitesse hors du dortoir.

« Mais ?! Aaaaal ! »

Dépassant plusieurs patrouilles qui le dévisagèrent en se demandant si un individu courant de manière affolée dans une prison pouvait être considéré comme un suspect ou représenter une menace devant être arrêtée, il se précipita en direction de la Porte... et, manquant de s’assommer contre une barrière magique, tomba à la renverse sous une pluie d’étincelles.

« Al ! »

Uniforme débraillé, cheveux hirsutes et à bout de souffle, Bif parvint tant bien que mal à ses côtés, et attrapant son insigne, articula péniblement :

« B... Bifund Nuit Rouge... Garde de nuit, matricule 26-59-66-87... »

Voyant que rien ne se passait, il ajouta :

« Et l’autre, il est avec moi. »

La barrière se leva, et une voix céleste retentit :

« Passage accordé. »

Bif s’agenouilla, et passant un bras autour des épaules du jeune homme, l’aida à se relever.

« Ca va, vieux ? Tu as du te faire sacrément mal.

- Hagen... balbutia t-il, sonné.

- Qu’est-ce qu’il a, Hagen ? »

Al, chancelant, amorça quelques pas, puis ayant retrouvé l’équilibre, se remit en route d’une démarche énergique.

« Hagen est coincé dehors. Il faut que je le récupère. »

Bif le talonna, le dévisageant quelques secondes du coin de l’œil.

« Tu peux m’expliquer un truc ?

- Quoi donc ?

- Tu étais en train de pioncer. C’est moi qui t’aie tiré du lit, j’en sais quelque chose. Et qu’est-ce que tu en sais, qu’il est coincé, Hagen ? Si ça se trouve, il est en train de voleter quelque part. Si ça se trouve...

- Il est dehors », coupa Al.

Puis, avec moins de certitude :

« Je l’ai rêvé. »

Bif secoua sa tignasse.

« Al. On a une heure de retard. Si le Major nous trouve, elle nous descendra. Je sais que tu l’adores, cette bestiole, mais ce n’était qu’un rêve, et...

- Et s’il n’est pas dehors, je m’engage à te donner une semaine de dessert. »

Bif fit mine de réfléchir.

« Mh... Intéressant. Mais je suis sûr que tu peux faire mieux.

- Je peux monter jusqu’à deux semaines.

- Un mois.

- Un mois ?! Goinfre !

- Je croyais que tu étais sûr de toi. Qu’est-ce que tu perds ? »

Al scruta son ami, et éclata de rire.

« Tenu. Un mois de dessert si je me trompe, et vice versa.

- Tenu. »

Une solide poignée de main fit office de signature. Et ils arrivèrent devant la Porte.

Scellée par des verrous magiques et alchimiques, la Porte du Pénitencier de Luenya était réputée indestructible. Des milliers de fuyards avaient échoué à la forcer, avant d’être rattrapés par la Garde – elle était gardée nuit et jour ; et personne n’avait jamais réussi à ne serait-ce que l’égratigner. Les générations de Mages qui s’étaient succédées pour la création de la Porte avaient fait du bel ouvrage, c’était indéniable, et les motifs arabesques qui s’entremêlaient sur ce qui semblait être de l’acier relevaient du travail de l’orfèvre le plus compétent.

« Tiens, Ketchup et Beafsteak ! railla la Garde affectée à la surveillance de la porte. A cette heure qu’on se lève ? »

Puis, après une longue seconde de silence...

« Al ? Dis donc... Ca peut paraître idiot comme question, mais je me demandais... Pourquoi tu es en pyjama ? »

Al baissa lentement les yeux.

Rougit furieusement à la vue de sa tenue.

Eût envie de creuser un trou, et de s’y cacher.

Faute de trou, il grommela :

« T’expliquerai... Tu pourrais ouvrir la Porte quelques minutes ? Je cherche mon...

- Corbeau ? »

La voix qui avait prononcé ce dernier mot était bien trop féminine pour être celle de Bif. Quand à son interlocutrice, elle n’avait pas remué les lèvres, et il doutait fort de ses talents de ventriloques.

Il prit tout son temps pour se retourner. Et se retrouva face à face avec une vampiresse au teint blanc, le poitrail recouvert de médailles, et Hagen sur l’épaule, trempé, qui croassa joyeusement.

« Major Therome...

- Garde à vous, soldat. Je ne devrais même pas avoir à vous le dire. Vous parlerez quand vous y serez invité. »

Il obéit précipitamment. A côté de lui, Bif était si livide qu’il craignit que son ami ne tourne de l’œil.

« Heureusement que j’étais moi-même de sortie. Vous devriez faire un peu plus attention à votre oiseau, sans moi, il aurait passé une très mauvaise nuit. La prochaine fois, je vous le confisque. Trêve de bavardages. Identifiez-vous.

- Heinz, dit-il calmement, Albrecht Heinz, Garde de nuit, matricule 11-21-27-86, Major.

- Heinz, fit-elle, où est votre uniforme ?

- Dans mon dortoir, Major.

- Comment se fait-il que vous ne le portiez pas ? »

Il ne répondit pas.

« Repos. Vous allez retourner dans votre dortoir, et vous habiller. Je vous veux dans mon bureau dans dix minutes. Et vous... »

Gratouillant la tête du corbeau, elle se tourna vers Bif, qui ferma les yeux et cessa complètement de respirer.

« ... Mettez un peu d’ordre dans votre tenue. Disposez ! »

Ils ne se le firent pas dire deux fois, et détalèrent à toutes jambes.

« Hé, dit Bif tandis qu’ils couraient, j’avais raison.

- A quel sujet ? fit Al entre ses dents.

- Hagen était bien dedans, et tu me dois un mois de dessert.

- Il était dehors. Le Major l’a dit elle-même.

- Pas au moment où on l’a trouvé nous.

- Idiot. »

Le reste du trajet se fit dans le silence, et rentré au dortoir, Al s’habilla l’esprit occupé. Une convocation était rarement bon signe...

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